En visite officielle à Bamako ce jeudi 10 avril 2025, Dr. Mohamed Salem Ould MERZOUG, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’extérieur, a été reçu en audience par le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi GOÏTA. Cette rencontre, à laquelle a également pris part le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye DIOP, a permis d’aborder des questions d’intérêt commun, notamment le renforcement de la coopération bilatérale et la gestion concertée des flux migratoires.
À cette occasion, Dr. Ould MERZOUG a transmis au Président GOÏTA un message fraternel de son homologue, le Président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould GHAZOUANI. Ce message s’inscrit dans le cadre des consultations régulières entre les deux Chefs d’État, illustrant la profondeur et la constance des relations entre le Mali et la Mauritanie.
Les échanges ont mis en lumière la volonté commune des deux pays de poursuivre et de diversifier leur coopération dans l’intérêt mutuel de leurs peuples. Une attention particulière a été portée à la question migratoire, perçue comme un phénomène naturel et historique dans la région, où la mobilité constitue une composante essentielle des modes de vie.
Dr. Ould Merzoug a souligné que la majorité des mouvements migratoires africains s’effectuent à l’intérieur du continent : « 80 % des migrants africains restent en Afrique, dans le cadre de migrations traditionnelles souvent bénéfiques aux économies locales et à la cohésion sociale ».
Il a cependant exprimé sa vive préoccupation face à la montée inquiétante de l’immigration irrégulière, orchestrée par des réseaux de trafiquants de personnes. « En 2024, plus de 500 corps de jeunes Africains ont été repêchés sur nos côtes, et plus de 100 depuis le début de cette année. C’est une tragédie humaine que nous devons affronter ensemble », a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, le ministre mauritanien a insisté sur la nécessité d’une réponse coordonnée et anticipée, fondée sur la coopération entre les États. « Il est impératif de combattre ces réseaux criminels et d’encourager une migration régulière, sûre et ordonnée, dans le strict respect des législations nationales et des accords bilatéraux », a-t-il ajouté.
S’agissant des ressortissants maliens vivant en Mauritanie, Dr. Ould Merzoug a réaffirmé le caractère fraternel et hospitalier des relations entre les deux peuples. « Un Malien qui arrive en Mauritanie est chez lui, tout comme un Mauritanien qui se rend au Mali. Ceux qui sont en situation régulière vivent en toute quiétude. Les difficultés concernent principalement les personnes non enregistrées, ce qui requiert une meilleure organisation de part et d’autre », a-t-il précisé.

L’UE s’engage à apporter un soutien financier à l’organisation des élections et celle des réformes institutionnelles
Cet engagement de l’Union Européenne (UE) a été annoncé à la faveur de l’audience accordée, ce samedi 24 avril, par le Président Bah N’DAW au Haut Représentant de l’Union Européenne pour les Affaires Étrangères, Monsieur Josep BORELL. Monsieur BORELL, non moins Vice-Président de la Commission Européenne, était venu réitérer la disponibilité et le soutien de son Institution aux autorités de la Transition, notamment sur les volets Elections et Réformes institutionnelles, consignés dans la Charte de la Transition. « J’ai eu l’honneur et le plaisir de voir le Président pour lui signifier le soutien clair de l’Union Européenne à cette Transition. C’est une Transition historique, et les bases d’une sortie de crise sont établies avec un calendrier clair sur les élections et les réformes institutionnelles. Le Mali peut compter sur le soutien de l’UE. Nous sommes d’ores et déjà à pied d’œuvre pour financer les élections et les réformes », a indiqué l’émissaire de l’UE. La visite du Haut Représentant de l’UE s’inscrit dans le cadre d’une tournée au Sahel qui l’a conduit en Mauritanie, au Tchad et au Mali dans le but de constater le sursaut civil et politique décidé au Sommet de N’Djamena en février 2021 et au lendemain de l’adoption par l’Union européenne de sa nouvelle stratégie pour le Sahel.