Le 22 septembre

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Après avoir été membre de la Fédération de l’Afrique-occidentale française (A-OF) jusqu’en 1958 et fait partie de l’éphémère Fédération du Mali depuis quelques mois, le Mali, jadis connu sous le nom de Soudan français, proclame son indépendance le 22 septembre 1960.

 

Un peu d'histoire

Vers 1312, Kankou Moussa (aussi appelé Kango Moussa, Kankan Moussa ou Mansa Moussa), arrive au pouvoir. C’est sous son règne que l’Empire du Mali atteint son apogée : de l'Adrar des Ifoghas à l'estuaire de Gambie.

En 1324, il effectue un pèlerinage à la Mecque dont la tradition et les sources arabes11 garderont le souvenir des fastes : accompagné de milliers de serviteurs et d’esclaves, il aurait emporté tellement d’or (environ 10 tonnes) que le cours du métal précieux aurait baissé pendant plusieurs années. Sa générosité aurait frappé les esprits. Néanmoins, selon Elikia Mbokolo, Mansa Moussa aurait vendu la plupart des esclaves (8 700 à 14 000 selon des sources) en Égypte et en Arabie13,14.

Toutefois, Serge Daget et François Renault observent qu'à ce propos les sources arabes ne sont pas unanimes, ni sur les effectifs (de 8 000 à 14 000) du cortège de Kankou Moussa, ni sur leur statut : tantôt on parle d'« esclaves », tantôt de « sujets » ou encore de « personnes » ; sans toujours savoir s'ils ont été vendus par le Mansa Mali15.

Kango Moussa revient au Mali accompagné de plusieurs hommes de science et de culture dont Abou Ishaq es-Sahéli, originaire de Grenade qui a été l’architecte de la Mosquée Djingareyber construite en 1328 à Tombouctou. Mansa Moussa meurt sans doute en 1337.

Plusieurs empereurs se sont succédé : Mansa Maghzen (1337-1341), Mansa Souleymane, frère de Mansa Moussa (vers 1341-1360), son fils Tassa (vers 1360), Mari Diata II, fils de Mansa Maghan (vers 1360-1374), son fils Moussa II (vers 1374-1387), Magha II (vers 1387-1389), et l'usurpateur Sandaki (vers 1389-1390).

Après la mort de Mansa Souleymane, des querelles de successions affaiblissent l’Empire. Il est attaqué par les royaumes mossi, les Touaregs, qui brûlent Tombouctou en 1431, puis le Songhaï, qui fait sécession en 1464. Cela n'empêche pas le développement du commerce, porté par les Dioulas, et même une extension territoriale réorientée vers le sud, le Mali poussant vers la côte les Ashanti et annexant au milieu du XVIe siècle Begho, principale ville au sud de la savane située dans ce qui est aujourd'hui la région Brong Ahafo16. De la fin du XVe siècle au XVIIe siècle, Mali se réduit peu à peu à ses dimensions d’origine.

La conquête coloniale à partir de la colonie du Sénégal s'est effectuée lentement et les entités progressivement annexées ont été regroupées sous l'appellation Haut-Fleuve, territoire placé sous commandement militaire avec pour chef-lieu Kayes et dirigé par un commandant supérieur. Par décret du 18 août 1888, le Haut-Fleuve devient une entité administrative autonome de la colonie du Sénégal sous le nom de Soudan français. Son premier titulaire, le chef de bataillon Louis Archinard, qui succède à Galliéni le 10 mai 1888, en devient véritablement le premier commandant supérieur. Par décret du 22 octobre 1890, le commandant supérieur exerce la tutelle sur les services administratifs. Par décret du 27 août 1892 le Soudan français devient une colonie autonome et Archinard, promu lieutenant-colonel en mai 1890, en devient le premier gouverneur et accède au grade de colonel en septembre 1892.

Avec la conquête par la France à partir du début des années 1880, le Mali devint une colonie française le 27 août 1892 sous le nom de Soudan français, nom repris du décret du 18 août 1890 qui avait donné ce nom à la région du Haut-Fleuve de la colonie du Sénégal. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la tentative d'implanter une usine d'huile d'arachide se heurte aux obstacles mis en place par le Régime de Vichy pour favoriser les huileries du Sénégal.

Lors du référendum du 28 septembre 1958, les électeurs du Soudan français votèrent massivement (97 %) en faveur de la création de la République soudanaise au sein de la Communauté française. Le 4 avril 1959, le Sénégal et la République soudanaise se regroupèrent pour former la fédération du Mali, qui accéda à l'indépendance le 20 juin 1960. Deux mois plus tard, le Sénégal se retira de la fédération et proclama son indépendance. Le 22 septembre 1960, la République soudanaise proclama à son tour son indépendance sous la conduite de Modibo Keïta, tout en conservant le nom de Mali.
Drapeau de la Fédération du Mali (1959-1960).

De 1960 à aujourd'hui, après l'indépendance

En 1968, le Président Modibo KEÏTA fut renversé par un coup d’État conduit par un groupe d’officiers ayant à leur tête le Lieutenant Moussa TRAORÉ, qui instaura une dictature. Le 26 mars 1991, celui-ci fut renversé à son tour par le Lieutenant-Colonel Amadou Toumani TOURÉ. Après une période de transition, ce dernier instaura la démocratie avec l’élection d’Alpha Oumar KONARÉ en 1992, qui sera réélu en 1997.

En 2002, le général Amadou Toumani TOURÉ, qui avait pris sa retraite de l’armée pour se présenter, fut élu Président de la République du Mali, et réélu en 2007. Le 22 mars 2012 Amadou Toumani TOURÉ fut renversé par un putsch, mené par le capitaine Amadou Haya SANOGO. Après une transition, Ibrahim Boubacar KEÏTA fut élu Président de la République en septembre 2013 après une élection présidentielle puis réélu en aout 2018 pour un second mandat avant de démissionner le 18 aout 2020 suite à une crise sociopolitique d’environ 3 mois.